Le printemps des chambres de commerce

27 novembre 2025 par
Philippe Beco

Belgian Chambers, la fédération belge des chambres de commerce fête son 150ème anniversaire. Tout comme les entreprises qu’elles servent, les chambres de commerce doivent leur résilience à une réinvention permanente.

Créée en 1703, dissoute en 1795 puis rétablie par Bonaparte en 1802. Supprimée par le gouvernement en 1875 puis refondée par des entrepreneur·es bruxellois·es… Depuis sa fondation, il y a plus de 3 siècles et malgré les vicissitudes de l’histoire, la Chambre de commerce de Bruxelles est toujours là ! 

Le fruit d’une capacité à remplir efficacement les missions que les entreprises – mais aussi les pouvoirs publics – ont voulu la voir assumer. « Je suis très conscient de cet héritage. Même si Beci reste totalement neutre, nous faisons de la politique au sens le plus noble du terme, dans la mesure où nous œuvrons au bon fonctionnement socio-économique de Bruxelles », explique Thierry Geerts, CEO depuis un peu plus d’un an.

Echanges peer-to-peer 

Si les chambres ont déjà traversé trois révolutions industrielles, le digital et l’IA ne remettent-ils pas en question leur existence, quand les réseaux professionnels interagissent en ligne, que les plateformes numériques accélèrent les échanges et les savoirs se diffusent instantanément ? 

« Les chambres demeurent des lieux incomparables d’échanges peer-topeer d’expertises pointues. Ainsi que des partenaires de développement à l’étranger, via notamment les chambres bilatérales. Face aux crises et développements réglementaires, leurs activités de plaidoyer se sont aussi fortement intensifiées ces 6 dernières années », explique René Branders, président de la fédération des chambres de commerce de Belgique et de la FEB. Regroupant 13 chambres régionales et 40 chambres bilatérales à l’étranger, cette dernière fête cette année ses 150 ans. 

« La technologie simplifie la vie des membres et densifie les interactions, mais elle n’enlève rien à notre  pertinence », abonde Thierry Geerts. « Face aux incertitudes, quoi de mieux que l’humain pour s’épauler, partager et acquérir des compétences et se sentir représenté ? C’est pour cela que nous multiplions les événements en présentiel ». 


La technologie n’enlève rien à notre pertinence.

Thierry GEERTS• CEO de Beci


Dans une région regroupant multinationales, indépendant·es, commerçant·es et PME en tous genres, le CEO insiste aussi sur la force représentative de Beci. « Nous passons le temps qu’il faut à dépolariser les points de vue des membres pour dégager une position commune forte. Cela permet vraiment de faire avancer les discussions avec le monde politique et associatif ».

Pour René Branders, cette recherche de cohérence est aussi ce qui a motivé en partie le rassemblement des chambres de commerces wallonnes sous la bannière d’AKT, afin, explique-t-il, de mieux faire remonter les réalités de terrain vers le politique. 

Quel avenir ? 

A quoi ressembleront les Belgian Chambers dans 10 ans et comment sécuriser l’avenir ? « Nous devons être agiles, nous adapter à l’accélération des business model et les attentes des jeunes, qui recherchent des quickwins et des animations « façon club », autour de thématiques particulières », avance René Branders. 


René Branders

Président de la fédération des chambres de commerce de Belgique​


Thierry Geerts esquisse un sourire… « La technologie évolue à une telle vitesse….Il est impossible de tout prévoir. Mais nous devrions pouvoir affiner encore nos réponses aux attentes individuelles en utilisant pleinement le potentiel du digital et de l'IA, tout en suscitant des connections humaines à très haute valeur ajoutée. Nous sommes au printemps des chambres de commerce ! ».


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