Alors que la politique traîne, Brupartners a mis sur la table 48 chantiers pour la législature 2024 - 2029. Beci, partenaire du dialogue social, formule ses priorités dans un contexte où le futur gouvernement tarde à se forger.
À Bruxelles, la politique prend son temps. Trop, diront certains. Pendant que les partis se parlent sans encore s’entendre, d’autres ont décidé d’agir. C’est le cas de Brupartners qui a posé sur la table un pacte socio-économique de long terme. Un texte de 48 priorités discutées, négociées, équilibrées.
L’idée : que la future législature ne reparte pas d’une page blanche, mais s’appuie sur une feuille de route déjà partagée. Dans ce travail collectif, Beci y a apporté sa voix : relier l’emploi, le territoire et l’entreprise pour que Bruxelles respire mieux.
Les priorités pour redonner du souffle à la capitale
Fruit de longs mois de concertation entre syndicats et employeurs, le document publié par Brupartners ressemble à un plan de vol. Il recense 48 chantiers destinés à orienter les choix publics pour les cinq prochaines années. Emploi, formation, logement, gouvernance, climat, santé… la liste est longue et les priorités couvrent large, mais toutes reposent sur une même idée : remettre la cohérence au centre des politiques régionales.
Le conseil économique et social insiste aussi sur la méthode. Trop souvent, les grandes orientations régionales restent déconnectées des réalités de terrain. Brupartners veut inverser cette logique : renforcer la concertation, rendre les décisions plus transparentes, assurer un vrai suivi des engagements. « Cette démarche est une invitation à gouverner autrement », peut-on lire en filigrane du texte. Derrière cette phrase, un appel à la stabilité et à la continuité, deux notions devenues rares dans le paysage institutionnel bruxellois. Si la Région se distingue par son énergie et sa créativité, elle se heurte encore à une gouvernance morcelée. Le pacte plaide donc pour une coordination accrue entre acteurs publics, économiques et sociaux.
Beci, la voix de l’entreprise dans le dialogue social
En tant que membre de Brupartners, Beci a participé activement à la construction de ce pacte. L’organisation patronale défend une vision pragmatique : une Région où les entreprises peuvent s’ancrer, produire, recruter, sans se heurter à des obstacles administratifs ou à un manque d’espace.
La question du foncier est centrale, il faut préserver des zones d’activité proches des centres pour que la production reste possible en ville. C’est un enjeu peut-être sous-estimé, mais important pour maintenir une économie locale diversifiée et accessible.
Beci parle aussi de mobilité, de sécurité, de formation. De tout ce qui, au fond, rend Bruxelles habitable et attractive à la fois. L’un des chevaux de bataille reste le lien entre emploi et compétences. Trop de postes vacants d’un côté, trop de chercheur·euses d’emploi de l’autre. Ce que Beci réclame, c’est un effort collectif pour rapprocher ces deux mondes en valorisant la formation, en reconnaissant les diplômes étrangers, en donnant aux jeunes les clés d’un avenir professionnel ici, à Bruxelles. Mais aussi et plus largement, en redonnant aux entreprises confiance dans leur environnement.
Un gouvernement attendu, une dynamique à préserver
Reste un paradoxe : ce pacte socio-économique est prêt, partagé, signé, mais il n’a encore personne pour le porter. Sans gouvernement régional, la mise en œuvre reste en suspens. Pourtant, Brupartners appelle à ne pas laisser filer le temps. Le conseil propose de maintenir la dynamique à travers un sommet social annuel et un comité de concertation renforcé, pour éviter que tout s’arrête dans le vide institutionnel.
Du côté de Beci, le ton est à la vigilance, mais aussi à la constance. L’organisation plaide pour un dialogue continu, même en période d’attente. « Bruxelles ne peut pas se permettre de patienter indéfiniment, et nous, nous ne pouvons pas rester figés jusqu’à la formation d’un gouvernement », souligne-t-on dans ses rangs. Pour les entreprises, chaque mois d’incertitude coûte en visibilité, en investissements et parfois en emplois. Elles continuent pourtant de recruter, d’innover, de s’adapter, convaincues que la transition économique et sociale ne peut pas attendre la signature d’un accord politique.
Avancer malgré tout
Ce que Brupartners et Beci rappellent, chacun à leur manière, c’est qu’une Région ne peut pas vivre dans l’attente perpétuelle. Bruxelles a besoin d’un souffle collectif, car un pacte n’a de valeur que s’il irrigue la ville, ses écoles, ses commerces, ses ateliers... Et ce pacte socio-économique en donne un aperçu : celui d’une Région où les acteurs économiques, syndicaux et associatifs avancent ensemble, avant même que la politique ne les y oblige.
Le document de Brupartners n’a rien de spectaculaire, mais il a une vertu rare : il existe, il est prêt et propose un cadre de travail commun. Encore faut-il qu’il trouve preneur. En attendant, le dialogue continue, et c’est peut-être la meilleure preuve que Bruxelles, malgré tout, continue d’avancer.
Pour que Bruxelles retrouve son souffle économique, il faut un gouvernement bruxellois opérationnel. Pour l’instant, le blocage politique freine entreprises et emplois. Beci et les fédérations sectorielles tirent la sonnette d’alarme. À lire ici
